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« L'élevage laitier va décrocher en France »

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Dans le dernier numéro de L'Éleveur laitier, il est question du retard de collecte observé en Bretagne fin 2012. BCEL Ouest l'explique par la météo et le prix des intrants. Je suis producteur de lait dans le Finistère et je pense qu'il y a surtout un vrai problème de relève dans ce métier. À bientôt 55 ans, je n'investis plus car je ne crois pas que mon élevage me survivra, et ce, pour plusieurs raisons. D'abord, un manque total de clairvoyance et d'anticipation de la part des responsables agricoles. Il n'y a plus que 15 % d'enfants d'agriculteurs dans les écoles d'agriculture, alors que l'on sait qu'il est très difficile de s'installer hors cadre familial. De plus, les exploitations ont augmenté leur production ces dernières années, mais la majorité arrive à saturation. Les éleveurs ne sont pas des esclaves, beaucoup n'en peuvent plus de travailler autant. Les robots et la course à l'investissement ne sont pas la seule réponse au manque de main-d'oeuvre. Nos dirigeants n'ont pas compris que même en Bretagne, de plus en plus d'éleveurs peuvent faire une production moins contraignante que le lait, car les SAU ont augmenté.

On va donc vers une baisse structurelle de la collecte, et une désindustrialisation de notre région à un moment où on a vraiment besoin d'emplois. La seule chose qui me rassure, c'est de voir que le décrochage actuel du lait commence à interpeller les dirigeants et les politiques. C'est l'un des enjeux majeurs des élections aux chambres d'agriculture.

CHRISTIAN HASCOET, APLIFINISTÈRE

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